Dégooglisation… complétée ?

Google est partout. Vous vous en doutiez ? Vraiment partout… à un point que parfois on ignore !

Rien que sur cette page Internet :

  • elle est indexée par Google, et référencée dans la Search Console
  • j’utilise Google Fonts : des polices proposées par Google (libres de droit) mais hébergées localement (bye bye les cookies)
  • Mais… je n’utilise pas Google Analytics, il y a d’autres moyens d’avoir des statistiques, j’ai opté pour Matomo Analytics.
  • Et je n’ai pas utilisé Chrome comme navigateur…

Le chemin est toujours long…

J’ai commencé ce billet de blog en 2020. Cela fait plus de 4 ans désormais, et je peux dire qu’aujourd’hui j’ai “presque” réussi.

Presque ?

A titre pro, impossible de ne pas conserver mon compte personnel Google

  • Pour me connecter aux visios avec meet, ouvrir et collaborer sur des fichiers Google partagés par d’autres
  • Pour paramétrer la Search Console
  • Pour accéder aux services Cloud de Google (les outils pour développeurs permettant de connecter des cartes, des calendriers, un captcha…) sur les différents sites qui passent entre mes mains.
  • Pour gérer mon compte Google Business

A titre perso, je pense que j’ai réussi !

  • Mon ordinateur de travail est sur Linux : c’est un petit PC fixe, qui a aussi l’avantage d’être plus réparable et durable qu’un portable (sur lequel j’en suis à la 3ème batterie en 6 ans)
  • Mon téléphone est un Fairphone, sur lequel tourne e/OS/ : c’est sur ce dernier téléphone, qui possédait nativement Android que j’ai craqué. Tout sur Android est lié à Google et ça devient aussi agaçant que pratique : les appels inconnus qui ne le sont plus car si la personne est enregistrée sur Google Business, sont nom s’affiche. Les messages, les mails, contacts… Tout est lié. Et je comprends que ça soit en effet pratique. Mais je n’en pouvais plus de me sentir pistée au point de recevoir certaines publicités liées à ma conversation de la veille. C’est maintenant chose faite.

Changer ses habitudes

Une messagerie vraiment personnelle

De nombreuses solutions en lignes existent, mais pourquoi ne pas revenir à la solution de base, à savoir de stocker sa messagerie sur sa propre machine ? Cela encouragerait également à y faire un petit nettoyage par moments…

Car oui le mail n’a pas été inventé par Yahoo ou Google. Il s’agit simplement d’un serveur de messagerie sur lequel on peut se connecter en imap ou pop à l’aide, par exemple, du logiciel Thunderbird, outil libre de la Fondation Mozilla.

Des recherches plus vertes

De nombreux moteurs de recherche commencent à s’imposer en remplacement de Google Search. Plus verts, plus engagés, plus respectueux des données… vous avez le choix :

  • Duckduckgo, qui ne collecte ni ne partage aucune information personnelle
  • Ecosia, qui reverse une partie des bénéfices pour la reforestation
  • Lilo.org qui finance des projets éthiques et solidaires.
  • Ecogine, moteur de recherche associatif français, et écologique

Mais il est important de préciser qu’au-delà d’opter pour des moteurs de recherche plus engagés, notre comportement de “chercheur compulsif” mériterait d’être revu, et encore plus avec la venue des IA génératives.

  • Taper directement l’adresse du site, on divise par 4 les émissions de gaz à effet de serre (mettre en favori les sites internet, ou taper directement l’adresse URL)
  • Faire une recherche précise avec des mots-clés précis
  • Utiliser les flèches au niveau de la barre d’adresse (« précédente »/ « suivante »), cela économise le rechargement des pages
  • Bloquer les scripts et animations sur les pages consultées, gourmandes en énergie à l’aide d’un bloqueur comme Ublock Origin
  • Choisir un navigateur plus économe : Chrome serait un des plus gourmands (27 Wh pour 1 000 pages vues) devant Internet Explorer et Firefox.

Changer la conception des sites Internet

C’est déjà assez difficile en tant que particulier. Mais comme professionnel, a-t-on réellement le choix ? Oui et non…

Des outils statistiques éthiques

Je n’installerai pas Google Analytics sur les sites que je propose. Il existe des outils tout aussi efficaces si l’on cherche à obtenir des statistiques simples sur les visites de son site web : Matomo par exemple. On a toutes les cartes en main question données personnelles, c’est-à-dire le minimum pour respecter la vie privée, et l’outil est conforme à la RGPD.

Intégrer des outils libres

On a le choix de se tourner vers des outils libres dès qu’on le peut : remplacer Google Maps par OpenStreetMap par exemple.

Ne pas suivre à la trace

Vous les voyez souvent lorsqu’on vous incite à partager le contenu sur les réseaux sociaux… Savez vous que ces fameux “pixels” sont avant tout là pour vous suivre à la trace ?

En tant que concepteur de site, on a plus que le choix de ne pas intégrer de tracker (même par mégarde la plupart du temps)…

Mais que fait la police ?

Alors là, j’en conviens, depuis que j’ai découvert les Google Fonts, je m’en sers, et je ne trouve pas d’alternatives. Ce sont des polices gratuites et libres de droits, lisibles par tous les navigateurs. Plus de 980 familles de polices sont proposées.

Vous pouvez vous libérer de Google en téléchargeant, et en stockant les fichiers de police chez vous, ainsi aucun traçage possible par Google.

Un moteur de recherche plus vert

On cherche à optimiser le référencement pour…. Google. Même si à titre personnel je privilégie des moteurs tels que Duckduckgo, Lilo ou Ecosia, reste que les tests finaux sont faits sur Google.

Qu’on configure la Google Search Console car la première chose que le client va faire c’est de vérifier qu’il se trouve sur Google.

De la même façon, Google My Business est un indispensable pour les petites entreprises ou professions libérales. Les utilisateurs sont dessus, laissent des avis, …

Alors non, ce n’est pas demain qu’on se libérera de Google dans la conception de nos sites Internet. En attendant j’ose espérer que plus on sera nombreux à proposer des alternatives, plus cela permettra de rééquilibrer l’impact des géants du Web sur notre consommation numérique.

Et je crois aussi que conscientiser le client de ce qu’il possède est également un grand enjeu. “Être RGPD” n’est pas une fin en soi, c’est le respect des humains derrière l’écran qui dicte tout ça. Et en prendre conscience est également un premier pas.

Et sur le téléphone ?

Entre un iOS ou Android… Que choisir ?

Un seul des deux est open source : Android. Mais celui-ci est sponsorisé par Google, qui a le champ libre pour collecter nos données en permanence, et ce de façon passive, même lorsque l’on croit ne pas se servir de son téléphone.

La e Fondation a donc décidé de créer son propre système d’exploitation : /e/OS. Basé sur Android, /e/OS est compatible avec 251 smartphones Android et donne accès à vos applis préférées via la boutique de /e/OS appelée App Lounge.

Je possède un Fairphone sur lequel tourne /e/OS, et je le trouve encore plus performant que sous Android. De plus, j’ai pu ajouter toutes mes applications : Infomaniak Mail, kDrive (qui permet par exemple de synchroniser ses photos sur son kDrive comme le propose Google), kSync pour l’agenda et les contacts… Et Firefox pour le navigateur internet.